Il y a eu pléthore d’innovations en danse depuis les débuts de la vogue contemporaine, en gros depuis un bon demi-siècle. Quelques exemples pour démonter l’idée reçue de l’ »ennui » que susciterait une danse contemporaine par trop « austère » : introduction du hasard en danse (Merce Cunningham, Seize danses pour soliste et compagnie de trois, 1951), idée de danser sur de la terre fraîche (Pina Bausch, Le Sacre du Printemps, 1975), déformation des corps (Alwin Nikolais, Noumenon, 1953), dynamitage des codes du ballet (William Forsythe, Artifact, 1984), opérer une révolution des corps (Anna Halprin, Parades and Changes, 1965), mettre en danse l’opéra (Trisha Brown, Orfeo de Monteverdi, 1998 ; Les yeux et l’âme, d’après Pygmalion de Rameau, 2013), danser dans l’eau d’une piscine (Daniel Larrieu, Waterproof, 1986), chorégraphier l’ouverture des Jeux Olympiques (Philippe Découflé, Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, 1992), danser un duo avec une grue (BTP) au sein d’une cité (Dominique Boivin, Transports exceptionnels, 2005), danser avec des cygnes, des grues (grands échassiers de Mandchourie, cette fois!), et des loups sur scène (Luc Petton, Swan, 2015 ; Light Bird, 2016 ; nouvelle création avec deux loups sur scène, 2017), continuer à créer à quatre-vingt-dix ans (Merce Cunningham, Nearly Ninety, 2009)… pour ne prendre que quelques exemples de révolutions silencieuses de la danse depuis l’après-guerre. Si c’est vraiment ennuyeux, c’est en réalité que c’est raté. La qualité existe aussi en danse ! On a choisi ici quelques exemples prestigieux, mais non exhaustifs, qui ont conquis les publics internationaux les plus divers.
Par J. Bloch